« Nouveau trajet de soins pour l’insuffisance cardiaque marque une étape importante pour la m-health en Belgique »

Dès le 1er janvier 2025, les hôpitaux belges seront remboursés pour la télésurveillance des patients souffrant d’insuffisance cardiaque chronique. Le Comité de l’assurance de l'Inami a approuvé la nouvelle convention le mois dernier. L'accord marque « une étape importante », estime Steven Vandeput (beMedTech).

Hartfalen

(Image: Belgian Working Group on Heart Failure)

Notre fédération s’efforce, depuis des années déjà, d’ancrer l’utilisation des technologies médicales numériques dans les processus de soins en Belgique, notamment en prônant un financement structurel.

Le tout premier trajet de soins qui prévoit le remboursement de la télésurveillance peut donc incontestablement être qualifié de percée historique, estime Steven Vandeput. Conseiller en santé numérique pour beMedTech, il a participé de près aux préparatifs du nouveau trajet de soins pour l’insuffisance cardiaque.

Intervention proactive

« Le choix de l’insuffisance cardiaque chronique n’est pas le fruit du hasard », souligne-t-il. « On estime que 2 à 3 % de la population belge en souffre, avec 40 nouveaux diagnostics posés chaque jour. Outre son impact considérable sur la qualité de vie des patients, cette pathologie pèse lourdement sur le budget des soins de santé, avec près de 300 millions d’euros de dépenses annuelles. »

« L’insuffisance cardiaque chronique a un impact considérable sur la qualité de vie des patients et pèse lourdement sur les dépenses de santé. »

« En utilisant la technologie médicale numérique, les équipes soignantes de l’hôpital peuvent surveiller les patients à distance et intervenir si les données révèlent l’imminence d’un épisode d’insuffisance cardiaque. À la clé ? Des soins plus efficaces et une meilleure qualité de vie pour les patients. »

Tout bénéfice pour le système

Steven Vandeput y voit aussi un énorme potentiel pour le système des soins de santé.

« Un projet mené aux Cliniques de l’Europe révèle que la télésurveillance de l’insuffisance cardiaque réduit les hospitalisations de 15 % et la mortalité de 16 %. Extrapolé au niveau national, un tel résultat permettrait à l’assurance santé de réduire ses dépenses de 28,7 millions d’euros par an. »

« Cela dit, intégrer la télésurveillance dans les processus de soins engendre certes un coût d’investissement, mais il reste bien inférieur. Conséquence : le secteur de la santé pourra, à terme, en faire davantage avec des moyens identiques. »

« Les gains d’efficacité ne se concrétiseront pas comme par enchantement. »

« Mais ces gains d’efficacité ne se concrétiseront pas comme par enchantement », prévient-il. « Nous devons repenser les processus de soins pour soutenir l’utilisation des technologies médicales adéquates. Et nous devons recueillir les bonnes données au fur et à mesure, afin de pouvoir évaluer correctement l’efficacité de ces nouveaux processus. Nous n’y parviendrons que si nous collaborons avec l’ensemble des acteurs concernés. »

Autres maladies chroniques

Vandeput espère que la nouvelle convention n’est qu’un début. « Tout le monde a pris conscience de la valeur ajoutée des soins assistés par le numérique, y compris le gouvernement. C’est ce qui ressort clairement de la campagne “Digital-In-Health” que l'Inami a lancée dans la presse médicale en début d’année, avec notre concours et celui d’Agoria. »

« En l’absence de financement, aucune avancée n’a encore été réalisée sur le terrain. Espérons que ce nouveau trajet de soins contribuera à faire bouger les choses. Nous pourrions déployer la télésurveillance dans le cadre de nombreux autres trajets de soins : diabète, cancer, apnée du sommeil… »

Équipe de télésurveillance à l’hôpital

Seuls les hôpitaux qui remplissent les conditions requises peuvent adhérer au nouveau trajet de soins et se voir rembourser la télésurveillance des patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque chronique. Ils doivent notamment disposer d’une équipe de télésurveillance chargée d’examiner les données recueillies auprès des patients.

Composée au minimum d’un cardiologue et d’un infirmier spécialisé, l’équipe doit travailler en étroite collaboration avec le médecin généraliste qui gère le dossier médical global du patient, afin d’assurer une continuité maximale des soins.

Vous trouverez de plus amples informations sur le site web de l'Inami