Les politiciens concluent un symposium réussi par un débat animé
Comment les décideurs politiques perçoivent-ils le déséquilibre croissant entre l'offre et la demande de soins de santé dans notre pays ? Cette question était au centre du débat politique lors de notre colloque de lundi dernier. Les hommes politiques présents étaient d'accord sur un point : nous devons ramener les soins préventifs et curatifs au même niveau politique. Quant à savoir à quel niveau, les avis divergeaient (ce qui n'est pas tout à fait inattendu...).
Bouffée d’air pour les soins. Le thème de notre symposium n'a pas été choisi par hasard.
L'équilibre entre l'offre et la demande dans notre système de soins de santé est rompu. Alors que la demande de soins ne cesse d'augmenter, tant en volume qu'en complexité, l'offre de soins stagne. Qui plus est, si l'on considère uniquement le nombre de prestataires de soins de santé au sein de cette offre, la tendance est même à la baisse. En d'autres termes, les prestataires de soins sont de moins en moins nombreux pour faire de plus en plus de choses.
Cette situation est évidemment préoccupante ; elle ne doit pas devenir catastrophique. Mais nous devons faire les bons choix dès aujourd'hui.
Nous avons d'abord demandé à trois experts de nous parler de ce que ces choix pourraient être.
- Jeroen Franssen, d'Agoria, a mis l'accent sur la nécessité d'une organisation différente de l'ensemble du marché du travail en Belgique. En effet, le secteur des soins de santé ne fonctionne pas en vase clos. Si nous voulons remédier à la pénurie de personnel dans notre secteur, nous devons également tenir compte des besoins des autres secteurs. C'est la seule façon de trouver des solutions durables. (Pour en savoir plus sur le programme Be The Change, cliquez ICI.)
- Katharine Mullock, de l'OCDE, a invité les décideurs politiques à accorder plus d'attention aux compétences qu'aux seuls ETP lorsqu'ils planifient l'offre de soins. Après tout, la demande de soins d'aujourd'hui n'est pas la même que celle de demain. Pour répondre à cette future demande de soins, nous devons savoir combien de compétences seront nécessaires et lesquelles. (Pour en savoir plus sur le rapport de l'OCDE, cliquez ICI).
- Enfin, Johan Hellings, d'AZ Delta, a évoqué les solutions issues de la pratique. Il a cité le projet WeScan comme une solution possible à la pénurie de technologues en imagerie médicale et a expliqué comment l'UHasselt forme des ingénieurs en soins de santé pour aider à gérer les changements majeurs auxquels notre système de soins de santé sera bientôt confronté.
Visions politiques
C'était ensuite au tour des politiciens. Georges-Louis Bouchez (MR), Jan Bertels (Vooruit), Tineke Van hooland (Open Vld), Laurent Heyvaert (Écolo), Frieda Gijbels (N-VA) et Lieven Zwaenepoel (Groen) ont débattu des politiques dont notre système de soins de santé a besoin. Christophe Deborsu, le chef d’orchestre du jour, a mené le débat du bout de sa baguette d'une manière aussi légère qu'experte.
Le débat a fait apparaître d'importantes divergences de vues. Bien entendu, la discussion communautaire sur un système de soins de santé au niveau fédéral ou régional ne pouvait être laissée de côté.
Similitudes
En dépit de ces divergences, d'importants points communs sont apparus entre les parties. Par exemple, toutes les parties présentes se sont accordées sur la nécessité d'une coopération interdisciplinaire accrue dans le domaine des soins de santé et d'une plus grande utilisation de la technologie médicale comme outil pour mieux soutenir les prestataires de soins de santé et les patients.
Rapprocher la prévention et les soinsLa « division » entre les soins préventifs et curatifs a également fait l'unanimité : la Belgique devrait se concentrer davantage sur la prévention, mais cela ne sera possible que si la responsabilité des soins préventifs et curatifs se situe au même niveau politique. Sur ce point, les avis divergent... |
Intéressant à savoir ? Georges-Louis Bouchez, libéral dans l'âme, s'est prononcé en faveur d'un contrôle un peu plus étroit des pouvoirs publics en matière de soins de santé. « Après tout, nous parlons d'un secteur que nous finançons presque entièrement avec des fonds publics », a-t-il déclaré.
« Je suis un libéral dans l'âme, mais je pense néanmoins que le gouvernement pourrait facilement gérer nos soins de santé de manière un peu plus stricte. »
Le dîner de clôture qui a marqué notre 65ème anniversaire a été la cerise sur le gâteau d'un événement de qualité. Merci à tous ceux qui y ont participé et/ou qui ont voulu y être. Et en route pour 2024 !