Augmentation de plus d'un quart de million de blessures par piqûre d'aiguille en Europe

De mars 2020 à mars 2021, plus de 1,46 million d'accidents par piqûre d'aiguille ou coupure ont été recensés dans les établissements de soins de santé de l'Union européenne. Cela représente une augmentation de 22 % par rapport à l'année précédente. Afin d'attirer l'attention sur l'importance de la sécurité dans les établissements de soins de santé, nous lançons, avec nos membres, la campagne de sensibilisation SAFETY.

Marnix Denys, directeur général de beMedTech: 

Marnix Denys« Ce n'est pas un hasard si nous lançons cette campagne à la veille de la Journée internationale des infirmières. Les infirmières sont plus que jamais sous pression. Un environnement de travail sûr est donc d'autant plus important, tant pour leur santé et leur bien-être que pour ceux de leurs patients. Avec nos membres, nous appelons donc à une politique de sécurité proactive » .

Plus d'un sur deux en Belgique

Une enquête menée par KU Leuven auprès d'infirmières et de techniciens de laboratoire médical en Belgique montre clairement que les accidents de piqûre et de coupure sont fréquents dans notre pays. Pas moins de 55 % des personnes interrogées ont signalé au moins un accident de ce type au cours de leur carrière.

En outre, la plupart des accidents se sont produits dans la chambre du patient. Si cela arrive à un patient atteint d'une maladie infectieuse (par exemple, l'hépatite B, l'hépatite C, le VIH/SIDA), l'infirmière court un risque élevé d'être elle-même infectée.

Moins sûr qu'aux Pays-Bas

Les causes des accidents de coupure et de piqûre sont diverses.

L'un des principaux problèmes est que, souvent, les prestataires de soins de santé belges n'utilisent pas le matériel le plus sûr qui soit. Par exemple, une aiguille sûre n'est utilisée que dans 15 % des injections, contre 45,5 % aux Pays-Bas. Pour les prélèvements sanguins, à peine 11 % des aiguilles utilisées en Belgique sont sûres, contre 86 % aux Pays-Bas. Quant aux cathéters intraveineux, 87 % d'entre eux sont sûrs aux Pays-Bas, contre 55 % en Belgique.

L'un des principaux problèmes est que, souvent, les prestataires de soins de santé belges n'utilisent pas le matériel le plus sûr qui soit.

Pourtant, les établissements de soins de santé font clairement des efforts pour prévenir les accidents dus aux aiguilles et aux coupures. Par exemple, de nombreuses organisations mettent en place des procédures internes en cas d'accident, des campagnes auprès du personnel sur l'importance de la sécurité et des formations à la sécurité. Toutefois, la mise en place et le maintien d'une telle politique de sécurité interne nécessitent un investissement continu en temps et en ressources. Et c'est un aspect qui fait souvent défaut aux organisations de soins de santé.

SAFETY : cinq messages clairs

Avec la campagne SAFETY, nous appelons tous les acteurs du secteur des soins de santé à travailler ensemble pour accorder plus d'attention à la sécurité des travailleurs du secteur des soins de santé. Pour ce faire, la fédération met en avant cinq points clés :

  1. Amélioration de la notification et du suivi : les accidents liés aux piqûres et aux coupures ne sont souvent pas signalés. On estime que 40 à 75 % des accidents de piqûre et de coupure ne sont pas signalés. L'enregistrement obligatoire dans un registre central permettrait aux décideurs politiques d'avoir une meilleure vue d'ensemble du problème et de prendre des mesures ciblées.
  2. Utilisation accrue d'équipements sûrs : les équipements sûrs réduisent considérablement le risque d'accidents par piqûre ou coupure, mais dans la pratique, les équipements équipés de systèmes de sécurité restent très peu utilisés en Belgique. Souvent parce qu'ils coûtent plus cher que les alternatives conventionnelles.
  3. Budget de sécurité pour les institutions de soins : l'élaboration et le maintien d'une bonne politique de sécurité coûtent de l'argent, un argent qui fait défaut à de nombreuses institutions de soins. Grâce à des mesures ciblées, les pouvoirs publics peuvent donner aux établissements de soins la marge de manœuvre financière nécessaire pour investir davantage dans la sécurité.
  4. Formation et sensibilisation : plus de la moitié des infirmières souhaitent davantage de formation sur les accidents liés aux aiguilles et aux coupures. La recherche montre également que le risque de tels accidents est considérablement réduit lorsque les prestataires de soins de santé sont bien formés. Outre la formation, la sensibilisation est également importante. La création d'un environnement de travail sûr exige un certain état d'esprit qu'il convient de développer en permanence.
  5. Un cadre juridique contraignant et une meilleure supervision : la législation actuelle est sujette à interprétation, de sorte que son application peut varier considérablement d'un établissement de soins à l'autre. Un cadre juridique clair et contraignant s'impose, associé à une meilleure application.
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site_internet.jpeg Toutes les informations de la campagne sont à retrouver ici.