Le diagnostic in vitro, une boussole indispensable pour des soins de qualité

La qualité des soins dépend de l’impact d’un traitement sur la santé et la qualité de vie du patient. Mais le choix de tel ou tel traitement dépend d’un long processus en amont : la prise de décision clinique par l’équipe soignante. « Le diagnostic in vitro constitue souvent un pilier de ce processus », explique Julie Hotton, chef du service de biologie clinique aux Cliniques de l’Europe. « J’y vois le système de navigation de l’équipe soignante. »

Julie Hotton

À l’heure actuelle, les communications relatives à l’innovation dans les soins de santé sont fortement axées sur la mise en place de traitements extrêmement personnalisés, les dispositifs médicaux futuristes ou les puissantes applications basées sur l’IA.

Mais il faut savoir qu’un travail précieux s’effectue dans l’ombre. Les quelques 190 laboratoires médicaux agréés de notre pays traitent chaque jour les résultats de quelque 100 000 tests de diagnostic in vitro.

Le « meilleur itinéraire »

On peut comparer les diagnostics in vitro (DIV) au système de navigation d’une voiture, explique Julie Hotton, pharmacienne, biologiste clinique et chef du service de biologie clinique aux Cliniques de l’Europe.

« À l’instar d’un système de navigation qui aide un conducteur à trouver le meilleur itinéraire et à éviter les embouteillages, le diagnostic in vitro aide l’équipe soignante à définir le meilleur trajet de soins pour son patient. »

« Et là où le système de navigation fournit au conducteur des informations actualisées en permanence sur la base d’infos trafic en temps réel, l’équipe soignante utilise les DIV pour ajuster le plan de soins ou de traitement à la lumière des informations diagnostiques les plus récentes et les plus précises », explique Julie Hotton en poursuivant la comparaison.

« Destination finale ? Une meilleure santé et qualité de vie pour le patient. »

(lisez la suite en-desous l'encadré)

La valeur de la connaissance

Si un diagnostic clarifie les choses, les tests de DIV peuvent aussi guider les patients d’autres manières.

Ils leur en disent plus sur leur état de santé, prédisent le risque d’une affection donnée, les orientent vers la bonne thérapie, leur montrent l’efficacité du traitement, les aident à faire des choix éclairés en matière de comportement et de mode de vie, etc.

Ce savoir a une valeur inestimable pour de nombreux patients.

 

Du sur-mesure

En s’appuyant sur des techniques innovantes de DIV, notamment les tests génétiques et les tests de biomarqueurs, l’équipe soignante est de plus en plus en mesure de choisir des traitements personnalisés à chaque patient.

« Ces tests permettent à l’équipe soignante d’anticiper l’efficacité d’un traitement de pointe sur le patient X ou Y », précise Julie Hotton. « Le bon trajet de soins peut, dès lors, être mis en place plus rapidement, ce qui évite au patient les pertes de temps et l’inconfort causés par des traitements inutiles. Quant au gouvernement, il dépense moins d’argent en thérapies coûteuses qui ne fonctionnent pas. »

Action préventive

Les DIV s’avèrent également précieux à d’autres stades des soins. Julie Hotton : « Grâce aux DIV, nous dépistons de nombreuses maladies à un stade précoce, ce qui nous permet souvent d’intervenir avant que les problèmes s’aggravent. Qui plus est, les tests peuvent être réalisés à grande échelle. Prenez le programme de dépistage du cancer colorectal : le test utilisé pour analyser le prélèvement de selles relève du DIV. »

« Grâce aux DIV, nous dépistons de nombreuses maladies à un stade précoce, ce qui nous permet souvent d’intervenir avant que les problèmes s’aggravent. »

« Les tests de DIV sont aussi de plus en plus utilisés pour les mesures physiologiques », conclut Julie Hotton. « Ces tests ne servent pas à détecter une maladie ou un risque de maladie, mais plutôt à dresser le bilan de santé d’une personne afin qu’elle puisse adapter son mode de vie en conséquence. »

Le processus du diagnostic à la loupe

Les diagnostics in vitro ne cessent de gagner en importance dans le domaine des soins de santé : les décisions médicales sont fondées à 60 %, voire 70 % sur les résultats d’un ou de plusieurs tests de DIV.

Les résultats des tests reposent sur un processus complexe qui, outre l’automatisation, nécessite de plus en plus de travail et d’expertise de la part de l’équipe soignante concernée. Résumons ci-dessous les principales étapes de ce cycle diagnostique.

  • Prescription : le médecin prescrit un test.
  • Prélèvement d’un échantillon : le médecin ou le personnel infirmier prélève un échantillon sur le patient (prise de sang, biopsie de tissu…).
  • Transport de l’échantillon : l’échantillon est amené rapidement et en toute sécurité au laboratoire médical chargé de l’analyse.
  • Préparation de l’échantillon : l’échantillon est préparé pour l’analyse (dilution, centrifugation, fixation, coloration…). La préparation s’effectue dans un laboratoire clinique.
  • Analyse de l’échantillon : l’échantillon préparé est analysé en laboratoire, par exemple par chimie clinique, séquençage de l’ADN… L’analyse s’effectue à l’aide de dispositifs de DIV et est souvent en grande partie automatisée.
  • Vérification/validation post-analyse : le spécialiste du laboratoire évalue les résultats des tests du patient en tenant compte de ses antécédents médicaux (sur la base du dossier médical) et communique les résultats à l’issue d’un contrôle de qualité.
  • Résultat : le laboratoire communique les résultats des tests au prestataire de soins de santé qui les a prescrits ainsi qu’au patient. Dans certains cas, le patient reçoit les résultats avec un peu de retard, afin de laisser à l’équipe soignante suffisamment de temps pour interpréter les résultats.
  • Stockage ou élimination : le laboratoire médical stocke ou élimine l’échantillon en toute sécurité, conformément aux règles applicables.

Diagnostic cycle FR

Une attention particulière est accordée à deux aspects durant le cycle :

  • Le turnaround time ou TAT (délai de réponse) : la rapidité avec laquelle un échantillon est traité est cruciale quand il s’agit d’appuyer un diagnostic avec efficacité et efficience. Le TAT correspond au délai qui s’écoule entre l’enregistrement de l’échantillon au laboratoire et la mise à disposition des résultats.
  • La qualité et la sécurité : l’accent est mis sur la qualité et la sécurité tout au long du processus. Il s’agit notamment de déterminer si le test proposé est adapté à la finalité envisagée, d’évaluer la sensibilité et la spécificité du test ou encore de valider ou de vérifier les résultats.